Le premier baiser est tendre et léger. Elle semble très nerveuse. Peut-être même effrayée.
Le second est plus long, plus profond, plus langoureux. Elle se laisse aller.
C’est au tour de son mari de s’affoler.
Fragments érotiques
Le premier baiser est tendre et léger. Elle semble très nerveuse. Peut-être même effrayée.
Le second est plus long, plus profond, plus langoureux. Elle se laisse aller.
C’est au tour de son mari de s’affoler.
Elle, béante et offerte, se caresse avec grâce, soupire, chantonne, sursaute un peu. Elle a gardé ses socquettes blanches. Lui, béat, l’encule en ahanant. Il a gardé son manteau et ses bottes. Il y a une flaque de gadoue sur le plancher. Dehors, il fait aussi froid que dans mon cœur.
— Et puis? Où vas-tu aller? me demanda-t-elle en s’approchant de la fenêtre et en déboutonnant sa blouse.
Je regardai sa réflexion sur le verre, la fine dentelle qui soutenait ses seins et les lumières de minuit de la ville à nos pieds.
— Quelque part loin d’ici, lui répondis-je, quelque part où il n’a jamais été. Quelque part où il ne me retrouvera pas.
Je la pris par la taille et elle se pencha vers moi, sa blouse glissant sur ses bras. Elle déposa sa tête sur mon épaule et je l’embrassai tendrement. Ses lèvres étaient chaudes et douces.
— Et moi? Est-ce que tu m’aimes? murmura-t-elle.
Elle se redressa et plaça ses mains sur mes joues.
— Est-ce que tu m’aimes? Est-ce que tu m’aimes… sans lui?
Avant que je ne puisse répondre, elle m’embrassa, un peu trop fort, avec une passion qu’on aurait pu confondre avec du désespoir. Elle s’ouvrit comme une fleur, délicate et fragile, et pressa son corps contre le mien.
— Ne dis rien… ne dis rien… soupira-t-elle, les yeux clos, une larme coulant sur sa joue.
Être une licorne est beaucoup moins fantastique qu’on serait portée de le croire. Les orages sont plus nombreux que les arcs-en-ciel en sucre d’orge.
Je flirte avec le voisin devant mon amoureuse. Vers minuit, elle part se coucher. Nous continuons, mais pas aussi loin qu’il l’aurait souhaité — sans spectatrice, je me lasse facilement.
Note à moi-même : ne plus jamais baiser avec deux hommes si l’un d’entre eux est homophobe sans se l’avouer.
Ceci dit, est-ce que quelqu’un parmi vous sait comment réparer un trou dans un mur de gypse ?