Soir de solitude sourde et amère. Je retrouve, glissé entre les pages du cahier incarnat, un tract anarchiste m’enjoignant en anglais à m’abstenir de voter lors du scrutin fédéral de 1997. Au verso, écrit à l’encre violette d’une main tremblante : « Je t’aime. Appelle-moi : 776-96… ». Si les deux derniers chiffres étaient lisibles, je crois que je l’appellerais – même après toutes ces années, même si je n’ai aucune idée de qui il s’agit.
