Tu tiens ma tête entre tes cuisses comme la barre d’un navire qui tangue dans la tempête. Les embruns de ton plaisir fouetteront bientôt mon visage.
Étiquette : Fellation
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Deux-cent-quatorze.
Après avoir envoyé des centaines de CV à la con, après avoir fait le pied de grue comme une dinde au salon de l’emploi, je n’ai pas été convoquée à la moindre entrevue. Maintenant, il ne me reste que trente dollars en banque et huit semaines d’assurance emploi. Après, ce sera l’aide sociale, le pawnshop et la banque alimentaire. Mais en attendant, je me réveille la main sur sa queue, bien au chaud dans les draps propres du lit que je n’ai pas encore fini de payer. Il est censé se réveiller dans cinq minutes, alors j’enlève l’alarme du réveille-matin et je laisse traîner mes doigts le long de son sexe si doux et si familier, pour le sentir s’éveiller et durcir.
Si j’avais un job, je ne serais pas aussi déprimée, je vous l’accorde. Mais d’un autre côté, je n’aurais pas le loisir de rester au lit, de soulever la couverture et de profiter un peu de cette matinée froide et obscure d’hiver, alors disons que ça s’égalise – enfin, c’est ce que je me dis. Il est à moitié bandé et endormi, c’est ma chance de profiter un peu de ce que la crise économique a de meilleur à offrir. Je presse mon nez contre son sexe et je me vautre dans le parfum de queue somnolente. Ensuite, je le suce un peu pour couvrir son gland de salive, jusqu’à ce qu’il soit si dur qu’il ne puisse pas pisser même s’il trouve le courage de se lever et de se rendre aux toilettes. Certains matins, lorsque je lui saute dessus avant qu’il n’ait eu le temps d’aller faire sa petite affaire, une minuscule goutte perle de son méat. Traitez-moi tordue si ça vous chante, mais moi, j’adore ça. Rien ne m’excite plus qu’un peu de pisse coulant sur ma langue; il faut savoir apprécier les joies simples de la vie quand on est cassée comme un clou.
Ma chatte est humide, elle a besoin d’amour, d’attention et de friction. Elle est si en chaleur qu’elle ronronnerait presque. Je décide donc d’adopter une position de haute voltige qui me satisfera autant que lui. Je place sa queue entre mes seins et je me penche un peu. Dans cette position, je peux enfourcher sa jambe et me donner un peu de plaisir en le branlant. Le tout demande de la coordination : un coup de bassin pour moi, un coup de poitrine pour lui. Je lui donne même quelques coups de langue occasionnels sur le gland, histoire de lui faire perdre la boule. Je suis douée pour les chorégraphies amoureuses complexes en j’en suis fière; je l’ai même écrit dans la section «autres intérêts personnels» de mon curriculum vitae.
Un sourire se dessine sur son visage pendant que je caresse son ventre. Nous savons tous deux qu’il fait semblant de dormir, ce qui fait de moi une complice dans le crime qui se déroule dans ma chambre à coucher et qui mènera à son arrivée en retard éventuelle au boulot et peut-être, avec un peu de malchance, à son renvoi. Mais pour l’instant, je m’en fous. Qu’il le perde, son job; peut-être acceptera-t-il enfin de venir vivre avec moi lorsque nous partagerons le même malheur… J’adore la sensation de mes mamelons qui frottent contre ses cuisses quand j’étire le cou pour prendre sa bite dans ma bouche. J’emploie un max de salive pour la rendre bien glissante, puis je la replace bien au chaud entre mes seins. Je frotte ma fente contre sa jambe, d’abord lentement, puis plus vite. Fuck! Qu’est-ce que c’est bon… je vais jouir bientôt et il faut absolument qu’il vienne lui aussi.
La mission est moins simple qu’elle en a l’air. C’est qu’il est vraiment doué pour se retenir, c’est sûrement pour cela qu’il a encore un job. Je n’ai hélas pas ce talent et c’est peut-être pourquoi j’ai perdu le mien. Je n’ai aucun self control en présence d’un joli garçon et ça me fait faire des bêtises. Quand il me touche, je décolle comme une fusée jusque dans la stratosphère en moins de temps qu’il ne le faut pour crier «noune». Bizarrement, quand il est parti travailler et que je suis seule à la maison en compagnie du site web d’Emploi Québec, je deviens une peine-à-jouir qui se fait vibrer jusqu’à l’engourdissement pour s’arracher un petit orgasme de rien du tout. La vie est aussi cruelle que le marché de l’emploi.
Cette fois-ci, il me laisse faire tout le travail, ce qui, vous l’avouerez, est le comble pour une chômeuse. J’y mets donc tout le zèle dont je suis capable et je bave comme une gamine affamée sur son sucre d’orge. J’écarte mes cuisses tout juste assez pour pouvoir frotter mon clito contre sa peau. Je sens alors sa main sur ma tête. Il ne fait plus semblant de dormir, le salopard. Ce simple toucher est tout ce qui me manquait pour me faire basculer dans l’orgasme. Je jouis en éclaboussant sa jambe de ma mouille.
Visiblement, monsieur n’a pas conscience d’être désormais définitivement et irrémédiablement en retard. Il me bascule le dos et me pénètre sans ménagement, en plantant dans mes yeux un regard dur de mâle alpha, aussi dur que l’outil qu’il fait aller et venir en moi. Le matelas grince et le lit craque. Quand je pense qu’ils appartiennent aux trois quarts à la Mastercard… Son rythme s’accélère, il me besogne consciencieusement, ses traits se crispent, plus il jouit en ahanant.
Le calme après l’éjaculation est de courte durée. «Shit! J’ai manqué mon bus!» crie-t-il en sautant hors du lit avant même de débander. Je l’entends courir d’un bout à l’autre de l’appartement en se plaignant de la tempête de neige et du manque de lait dans le frigo. Qu’il aille au diable, ce prolétaire. En ce qui me concerne, je vais laisser traîner mon derrière d’assistée dans l’édredon encore une heure ou deux, peut-être trois. Ensuite, je me branlerai en regardant Porn Hub, si mon accès internet n’a pas encore été coupé. Les temps sont durs pour les filles comme moi.
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Cent-quatre-vingt-quatorze.
Elle me regarde sucer goulûment une pine, comme un sucre d’orge. « Hmm… ça a l’air bon ce que tu manges », me dit-elle d’une voix flûtée.
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Cent-quatre-vingt-treize.
Agenouillée sur le prélart, je le pompe comme je peux pendant que lui papote pendant la pipe, pérore et me parle de Popper et de Piaget.
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Cent-quatre-vingt-onze.
La bouche pleine et prête à exploser.
(En réalité, j’ai avalé son foutre depuis longtemps — je ne fais que m’amuser à ses dépens en jouant les mijaurées.)
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Cent-soixante-douze.
Dans ce rêve, je discute au téléphone avec une ancienne camarade de classe qui est infirmière qui travaille de nuit dans une maison de retraite. Elle me raconte que lorsque ses pensionnaires dorment, elle reçoit discrètement des hommes dans son poste de soins, que la plupart du temps elle les suce et recueille leur foutre dans un grand bécher. Elle me dit ensuite qu’elle en boit le contenu pour épater l’un deux, qui vient la visiter chaque vendredi, tard dans la nuit.
Ne voulant pas manquer un truc pareil, je veux immédiatement aller la rejoindre. Elle m’indique que lorsqu’elle n’est pas occupée, elle dort dans une chambre de la résidence. Mais arrivée sur place, dans chaque chambre que je visite, sous chaque drap que je soulevé, je ne trouve qu’un cadavre horriblement tordu.
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Cent-cinquante-deux.
— Comment le rendre fou de désir ? Comment l’attacher à moi pour toujours ? Demandai-je à la voyante.
Elle frotta sa boule de cristal puis me dit sur un ton péremptoire, avec son faux accent rom :
— Suce, avale, réclame qu’on t’encule et n’oublie pas de préciser que tu adores te faire pisser dessus.
Abasourdie, je lui demandai, après quelques secondes de silence :
— Ahem… ok… Et vous dites ça à toutes vos clientes ?
— Seulement celles dont je connais l’adresse de leur blog anonyme, répondit-elle en s’allumant une cigarette.
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Cent-quarante-trois
Souffre-douleur de l’école, il suçait des garçons à la chaîne dans une cave en pleurant. « L’un d’eux est devenu député », me dit-il.
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Cent-trois.
La coquetterie de David le pousse à bien rentrer son ventre même quand il se fait sucer. Il ne s’arrache toutefois pas les poils qui lui sortent des oreilles, faut pas exagérer, quand même…
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Quatre-vingt-quinze.
La chambre municipale du tourisme n’a pas retenu ma suggestion de slogan : « À Val-des-Monts, cité des fellatrices d’incubes ».
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Soixante-neuf.
J’ai rêvé cette nuit que j’étais de retour à la fac, dans une chambre de résidences, ou alors dans un auditorium, mais peut-être aussi sur la pelouse devant le pavillon principal. Étendus langoureusement sur des coussins autour de moi, une douzaine de jeunes gens charmants, aux cheveux courts et à la peau pâle et parfumée, se caressaient nonchalamment entre eux.
— Dis, tu nous racontes une histoire ? me demanda l’un d’eux avant porter à sa bouche le gland de son camarade.
— Oui ! Une histoire ! ajoutèrent les autres en chœur.
Souriante, un peu confuse, je détournai le regard en essayant désespérément de trouver quelque chose à leur raconter.
J’ouvris les yeux et je vis que la neige entrait par la fenêtre fatiguée de ma chambre.
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Soixante.
— Je ne garde les cheveux longs que pour la fellation. Le seul intérêt de la tignasse est qu’on l’empoigne pour moduler les mouvements de la tête.
— Et pour le cunnilinctus ?
— La chevelure est sans importance. Pire : elle est un embarras.
— Je viens soudainement comprendre pourquoi tu ne dates que des butchs.
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Quarante-neuf.
La messagerie de Tinder, cette cour des miracles.
Jonathan trempe sa queue dans le miel pour me récompenser, comme on le fait avec la tétine d’un bébé — devrais-je craindre le botulisme?
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Trente-six.
Au restaurant, en compagnie de mon amoureux et d’un couple rencontré sur internet. La femme du couple me propose un jeu :
— Tu suces mon mec, je suce le tien ; la dernière qui avale le foutre a perdu et paye l’addition.
— Comment ça s’appelle, ce jeu ? La roulette prépuce ?
(Je n’ai pas accepté le défi parce que j’avais peur que son chum soit un peine-à-jouir, alors que je sais que le mien gicle au moindre frôlement. Les dés auraient alors été pipés.)
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Trente-et-un.
— Qu’est-ce que tu fais-là ?
— En voilà une drôle de question ! Qu’est-ce qu’on fait d’autre au glory hole ? Je suce des queues.
— C’est que… je n’ai jamais croisé une femme ici.
— Il y a un début à tout, faut croire. Alors ? Tu la glisses dans le trou, que je fasse ma part du travail ?
— C’est que… moi, je suis venu aussi pour sucer. Je ne baisse jamais mon slip.
— Et moi je ne suis malheureusement pas dotée d’un pénis. Je n’ai donc rien à t’offrir non plus… belle impasse, n’est-ce pas ?
— Tu pourrais changer de cabine, tout simplement.
— J’étais ici la première, je te ferais remarquer.
— Je suis ici tous les vendredis soirs depuis presque deux ans, alors…
— Wow. Quelle constance… je suis impressionnée.
— Pffff. Niaise-moi donc.
— Je suis sincère, je t’assure.
— Alors ?
— Alors quoi ?
— Tu laisses ta place à une personne pourvue d’une bite ? Je n’ai pas que ça à faire, moi, discuter : j’ai des couilles à vider.
— Seulement si je peux te payer un verre, ensuite.
* * *
Quelques heures plus tard, je suis assise au bar et je recueille les confidences de Samaël, l’archange du glory hole.
« Enfant, je me souviens avoir entendu mon père d’avoir traité les individus qui fréquentent les glory holes de « poubelles humaines »» après avoir découvert leur existence lors d’un reportage télé. Pourtant, il y a pire comme choix de vie… prends ma sœur, maintenant qu’elle est mariée à son trouduc d’homme des cavernes pour qui elle pond des morveux en série… En tout cas. Si mon père savait que sa propre progéniture, le sang de son sang, fréquente ce lieu de perdition, il en ferait sûrement une syncope. Pffff. Qu’il crève, l’ordure.
« En ce qui me concerne, il y a longtemps que j’ai fait la paix avec moi-même. Que j’ai cessé de m’en faire avec ce que la société s’attend de moi. Ma bouche n’a pas de sexe, elle n’est ni mâle, ni femelle, alors le queutard qui se trouve de l’autre côté de la cloison peut bien s’imaginer ce qu’il veut. Ma bouche est chaude, bien baveuse et l’efficacité de ma succion est incomparable. J’en retire une certaine fierté, je dois bien l’admettre. Gay, straight, ça n’a aucune importance pour moi… alors pourquoi ça leur en ferait une, à eux ?
« Ils viennent d’ailleurs tous à moi, sans exception, lorsque, un condom entre les doigts, je les appelle sans mot dire à travers le trou. Je suis l’orifice de leurs rêves, la gorge invisible et qui ne s’étrangle jamais, dans laquelle ils viennent coulisser de bonheur. Je n’ai pas de visage – non, ce n’est pas vrai, j’en ai un, mais il se limite au contour de mes lèvres. Ils ne me connaissent que par ma puissance fellatrice ; je les connais par la forme et par la taille de leur engin, mais c’est surtout par leur odeur que je reconnais mes préférés. J’imagine leur surprise s’ils pouvaient voir qui je suis réellement. Je rêve d’un avenir meilleur, d’un monde où je pourrais, à visage découvert et sans peur de la mort, avaler tout ce qui gicle devant moi. Je suis sincère, c’est vraiment ma seule ambition amoureuse.
« En attendant, j’ai vingt-deux ans et mon cœur, béant comme un glory hole, est ouvert. »
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Vingt-sept.
Puceau et dépressif, j’ai sucé Hugues par compassion bien que ce fut assez fort en goût — je crus même vomir au moment crucial — en me sentant comme mère Theresa au mouroir de Kaligat.
Je vais mourir en odeur de sainteté (surtout si ladite odeur s’avoisine de celle du slip usagé).
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Vingt-six.
« Je ne peux pas me lever tant que je n’ai pas éjaculé… »
Je m’exécute en maugréant — j’ai une vie à l’extérieur du lit, moi.
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Vingt-deux.
De retour de ses courses, Alice me fait la bise. J’étais gênée par son haleine, jusqu’au moment où j’ai remarqué que sa bouche sentait le sperme.
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Neuf.
Entrevue annuelle de rendement. Tout allait merveilleusement bien jusqu’à ce que la peau de son prépuce se coince sur mon appareil dentaire.
