Le carnet incarnat

Fragments érotiques

Deux-cent-vingt-et-un.

Nous sirotions toutes deux un latte lorsque qu’elle aperçut une de nos connaissances communes, une jeune femme toute blonde et toute menue qui nous sourit et nous salua de la main avant de quitter le café en coup de vent.

— Quand même, quelle slut… me dit-elle avec une moue dédaigneuse.

— Tu crois?

— J’en suis sûre. Ça se voit dans ses yeux.

— C’est drôle que tu en parles. Pas plus tard qu’hier, Marie ne tarissait pas d’éloges à son sujet. Elle me disait à quel point elle était gentille, serviable et raisonnable, à quel point elle aurait voulu qu’Anaïs, son ex, soit comme elle…

— Pfff. On voit bien que Marie ne l’a jamais vue à genoux derrière le comptoir du bar avec la queue d’un parfait inconnu dans la bouche.

— Oh !

— Et qu’elle ne l’a jamais vue se pencher, le chemiser ouvert, devant un groupe d’adolescents, en pinçant ses mamelons et en se léchant les lèvres d’un air lubrique.

— Vraiment ?

— Elle ne l’a pas vue non plus sans sa culotte, couchée sur le dos les jambes en l’air sur le parquet, s’offrant à tous les hommes qui veulent bien d’elle et qui rigolent en se rebraguettant après lui avoir rempli la plotte de foutre.

— Et bien ça, alors…

— Et je parie que Marie ne l’a jamais vue jouir, la bave coulant sur ses joues comme une possédée, les yeux révulsés et les jambes s’agitant dans tous les sens, un juron à la bouche et une pine enfoncée dans son cul.

— Tu as vraiment tout vu cela ? lui demandai-je, incrédule.

— Je te l’ai dit : ça se voit dans ses yeux, me répondit-elle avant d’avaler d’un trait son café refroidi.

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