— Et puis? Où vas-tu aller? me demanda-t-elle en s’approchant de la fenêtre et en déboutonnant sa blouse.
Je regardai sa réflexion sur le verre, la fine dentelle qui soutenait ses seins et les lumières de minuit de la ville à nos pieds.
— Quelque part loin d’ici, lui répondis-je, quelque part où il n’a jamais été. Quelque part où il ne me retrouvera pas.
Je la pris par la taille et elle se pencha vers moi, sa blouse glissant sur ses bras. Elle déposa sa tête sur mon épaule et je l’embrassai tendrement. Ses lèvres étaient chaudes et douces.
— Et moi? Est-ce que tu m’aimes? murmura-t-elle.
Elle se redressa et plaça ses mains sur mes joues.
— Est-ce que tu m’aimes? Est-ce que tu m’aimes… sans lui?
Avant que je ne puisse répondre, elle m’embrassa, un peu trop fort, avec une passion qu’on aurait pu confondre avec du désespoir. Elle s’ouvrit comme une fleur, délicate et fragile, et pressa son corps contre le mien.
— Ne dis rien… ne dis rien… soupira-t-elle, les yeux clos, une larme coulant sur sa joue.
Être une licorne est beaucoup moins fantastique qu’on serait portée de le croire. Les orages sont plus nombreux que les arcs-en-ciel en sucre d’orge.

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